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Brèves de Guyane
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17 mars 2006

Les belles histoires de tante Virginie...

Iles du salut ou îles du diable ?

Tout dépend de quelle époque on parle, mais aujourd’hui ce sont celles du salut, au nombre de trois « Royale » « Saint Joseph » « le Diable ». Je ne me lancerai pas dans leur histoire, beaucoup l’ont parfaitement fait avant moi (entre autres le livre de Guy Delabergerie, il reflète bien la singularité de ces lieux).

Pour ma part, fidèle à notre philosophie  « bon enfant », je vous raconte notre première…

Dimanche de septembre, tout le monde est rentré, boulot/école, sauf moi…veinarde, et je m’emploie comme d’habitude à ce que les WE ne soient pas inactifs. Donc départ pour Kourou où j’ai réservé des places sur un catamaran. Génial, nous allons passer la journée sur le bateau et sur les îles par un temps superbe, je le sens bien, même si certains prédisent qu’il va pleuvoir (Bouh les tristes…) ! Je reste optimiste, l’avenir me donnera raison une fois de plus (hein ! mon chéri…).

Nous arrivons au lieu de rendez vous fixé, Pascal et moi, Arthur, Lucille et Pomme (notre chienne de  4 mois alors qu’il n’est pas question de laisser seule).

Ca se corse, comme souvent pour les départs…

On finira par s’habituer c’est sûr, mais en attendant personne, ni cabane, ni maison, ni âme qui vive, une chance il y ait bien des bateaux sur l’eau !

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Pas d’affolement il suffit sûrement de patienter un peu pour que tout s’éclaire. En effet au bout du quart d’heure d’attente réglementaire en Guyane, une camionnette arrive, enregistre nos noms et nos paiements. Arrive notre skipper, cool, tout baigne, on embarque.

Et là c’est comme dans les films : Il fait beau, de belles filles en maillot de bain (nous…), la mer, les oiseaux et du planteur à volonté.

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Au programme de la journée, un premier arrêt sur l’île St. Joseph ou nous pique-niquerons, puis direction île Royale et départ prévu à 17h00.

Les enfants sautent du catamaran pour rejoindre l’île à la nage, nous préférons prendre Pomme et la glacière dans le zodiaque. En fait, l’eau n’est pas aussi claire que ce que l’on a bien voulu me dire, je n’ai pas pied bien entendu, et j’ai peur de ce qu’il peut bien avoir sous l’eau !

Nous voici sur St Joseph, superbe, sauvage, nous nous dirigeons vers la plage. Un détail que notre entourage a omis de préciser c’est qu’il n’y a pas de véritables plages où l’on se baigne aisément, en tout cas à marée haute, faites attention.

En effet, curieusement, ce jour là personne ne se baigne, mais Arthur et moi avons chaud et la mer nous tend les bras, alors nous allons faire preuve de bravoure.

D’accord il faut d’abord marcher sur des  rochers hyper glissants et du coup très dangereux, mais qu’à cela ne tienne, Arthur se jette à l’eau en premier, et quand je m’apprête à faire de même, une vague plus forte que les autres me rabat le derrière au milieu des rochers, pas de casse mais un belle frayeur.

C’est alors que je réalise ma bêtise, mère inconsciente ! Les vagues sont véritablement puissantes et le courant très fort, je prends panique en voyant Arthur dans l’eau, lui somme de revenir, il commence bien entendu par me traiter de mère poule mais s’aperçoit vite que son arrivée sur le bord n’est pas si simple.

Après ces émotions nous nous calons le plus confortablement possible au creux des rochers, Lucille nous a rejoint, et nous attendons que les vagues viennent nous fouetter le visage et le corps, massage garanti !

Mais au fait qui dit rocher au bord de la mer, dit probabilité de crabes, de poulpes ou que sais-je encore ? Viiiiite les enfants il est l’heure d’aller manger, votre père doit avoir faim !!!

Tandis que nous nous délectons avec notre pique-nique, nous découvrons Pomme à l’assaut d’une noix de coco… à force de patience elle l’a nettoyée en deux temps trois mouvements, elle s’est régalée, surprenant !

Petite sieste bien méritée, et nous voici partis à la découverte de l’île :

Cimetière des surveillants, quartier disciplinaire, couloir des cages des condamnés, dortoirs… Le tout laissé à l’abandon, la végétation reprenant le dessus petit à petit au milieu de ces bâtiments encore si « présents », avec leur histoire si proche et tellement incroyable de cruauté et de honte.

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Oui il faut regarder ce qu’a été cette réalité en face, mais bon sang, que ça fait froid dans le dos, un sentiment de malaise s’installe, nous rejoignons le point de rendez vous par un chemin magnifique en bord de mer, je ne peux pas m’empêcher de penser à ceux qu’il l’ont défriché, aplani et foulé avant nous, quel absurdité.

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Re-bateau direction « Royale ». A peine quelques minutes et nous voici sur cette deuxième île qui offre des points de vue superbes sur les deux autres. Nous attaquons le chemin par la droite, histoire de ne pas se mêler au plus grand nombre qui se dirige de l’autre côté. Nous sommes un peu sauvages, vous-ai-je déjà prévenu ?

Nous avons alors la chance d’assister à un bal de tortues qui, tour à tour viennent sortir la tête de l’eau comme si elles venaient voir à quoi on ressemble, puis replongent dans leur univers marin, je suis émerveillée, mais tout le monde m’attend, en route !

Nous longeons des ateliers, un abattoir, la piscine des bagnards… Le tout au fil d’une légère bise, d’un soleil généreux et de paysages de toute beauté. Nous nous dirigeons vers le haut, en chemin rencontre avec des singes, super ils viennent manger notre goûter dans nos mains, du coup plus personne n’a faim on resterait des heures à les observer.

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Peut être parce que nous pressentons que la prochaine découverte n’est pas du même style : cellules, pénitencier, hôpital, quartier des surveillants transformés en « bungalow » rustique accueillant les gens venus passer un WE de farniente.

En ce qui me concerne, pas la peine de me faire cette surprise un jour, cela ne me dit rien du tout de dormir ici ! A la limite sur la plage en hamac et encore… J’ai vraiment du mal à profiter pleinement de ces lieux qui pourraient être idylliques si ce n’est toute l’horreur qui les a habitée.
(« C’est l’enfer au paradis… » Albert LONDRES – …de pascal)

En attendant nous croisons énormément d’agoutis, qui ne sont pour moi que de gros rats haut sur pattes qui feraient bien mieux d’être plus sauvages histoire que je ne les remarque pas !!!

C’est vrai quoi ! Je préfère de beaucoup ces magnifiques perroquets d’un vert si vifs que nous les avons presque loupés dans l’arbre…

Mais il était écrit que notre ballade serait ponctuée de douches froides et de douches chaudes, nous sommes devant le cimetière des enfants, no comment…

De la troisième île, du diable*, nous ne verrons que la maison et le banc de Dreyfus ainsi que l’endroit ou arrivait le treuil pour le ravitaillement.

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C’est l’heure du départ, nous sommes prêts, mais pas de catamaran à l’horizon, en fait on n’est même plus surpris ! Qu’importe, il fait bon, la lumière tombe et les couleurs deviennent encore plus belles, les urubus** volent au dessus de nos têtes, les tortues sont toujours au rendez vous tout est réuni pour nous faire patienter dans de bonnes conditions, et heureusement car ce n’est qu’au bout d’une heure, peut être deux, que le bateau vient nous chercher.

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On pourrait penser que nous sommes très impatients***, et curieusement il n’en est rien si ce n’est quelques inquiétudes des enfants qui ont école de bonne heure le lendemain.

Non seulement, nous sommes calmes, mais maintenant ravis car notre retour s’effectue au clair de lune avec des cieux remplis d’étoiles, on voit la voie lactée, la lune (pas dans le sens habituel, nous sommes proches de l’équateur !). Que demande le peuple ? Un planteur ? pas de panique le voici qui « court », elle est pas belle la vie ?

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Retour de rêve, inoubliable.

Nous prenons congés de nos skippers, les remerciant de leur retard et direction la maison avec une halte au premier petit lolo**** : Super madras***** pour tout le monde, ça ouvre l’appétit les ballades nocturnes !

Curieuse journée où se sont mêlés splendeur et horreur, à ne pas rater quoiqu’il en soit, c’est beau, c’est grave, et important.

Comme d’hab, je tiens les adresses et renseignements à votre disposition… Biz

*   L’île est interdite d’accès.

** Charognard commun en Guyane, moche à terre, mais excellent voilier

*** Notion très « métro » que l’on est obligé d’oublier rapidement sous cette latitude !

**** Baraque à sandwiches

***** Z’avez qu’à venir !!!

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Commentaires
C
message et de belles photos. Notre séjour sera trop court pour aller visiter ces îles, mais ce me motive pour y revenir plus longtemps pour visiter un peu plus la Guyane.<br /> et merci de m'avoir mis en lien, et oui on arrive très bientôt<br /> bis
D
je découvre...Ca donne de furieuses envies de faire pareille...tout ça respire bon la joie de vivre!!!!!!!
K
votre note confirme mon post chez maribé: malgres le cote paradis des iles, on ressent un etrange malaise dans les ruines du bagne (belles photos)... toutefois, c'est un tres beau site et le camping sauvage sur la "plage" est un truc a faire.
M
Je vous remercie pour toutes les descriptions que vous faites de ces lieux historiques.<br /> Ma famille et moi-même n'y sommes pas revenus depuis 1974.J'ai vécu dans ce pays de 1936 à 1945 alors que le bagne était encore en activité.<br /> Je l'ai vu uniquement de Cayenne.<br /> Je suis très régulièrement votre blog.<br /> Encore merci<br /> MACOURIA
C
Waooo waoooo waoooo quel beau récit et quel beau we, mèlé de tant de beautés et tant d'histoire!!!<br /> Ça donne envie grave, de venir vous voir...à méditer!!!<br /> Merci beaucoup de m'avoir mise dans vos liens!!!<br /> Je vous réserve une surprise...pour demain sur le mien...<br /> Bizzzz a vous 6 (avec Pomme)
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