Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Brèves de Guyane
Brèves de Guyane
Derniers commentaires
Archives
28 avril 2006

Blog en grève !!!

Bonjour à tous, et merci de ne pas nous oublier !
Encore un peu de temps et je reviens.
Biz à tous
(PS : moi aussi je t'aime, ma fille ; à bientôt)

Publicité
20 avril 2006

Apatou, tou, tou... n°1

Dimanche 16 avril. Réveil solitaire... Le sirop vitaminé près du café, pour ne pas oublier, les jours qui vont suivre ne toléreront aucune improvisation, je dois rejoindre Virginie et ses parents à Saint Laurent pour une virée sur le Maroni.

Je réchauffe le sirop au micro-ondes et prends une cuillérée de café.

En jetant les vitamines, je me rends compte du challenge : 2 jours et 1 nuit avec mes petits beaux parents, et leur fille, et leurs petits enfants sans télé ni console ni même un ordinateur, risque bien de donner une image assez proche de l'apocalypse... Concentration, calme...

Départ 11H00. La route de Cayenne à Saint Laurent (260 KM) est longue et monotone. En plus, il pleut sans interruption.

Le rendez-vous est au pied du bagnard.

bagnard
(photo empruntée à http://damien.mauran.free.fr/)

Miracle, pour une fois tout le monde est à l'heure, y compris notre guide Harold. Nous embarquons dans sa pirogue, direction son carbet un peu avant Apatou (2H30 de pirogue environ).

pirogue

pirogue2

Le truc dans la pirogue est de se mettre le plus devant possible, on évite ainsi pas mal les projections d'eau. Le trajet se fait peinard, j'aime énormément ces moments où il n'y a rien d'autre à faire qu'à observer et admirer le fleuve, la forêt et les hommes qui y vivent.

Le Maroni est un pays en soi. On vit indifféremment sur la rive française ou surinamaise ; on y parle la même langue, le taki-taki, mélange de langues, dont le hollandais.
Les habitants du fleuve sont les descendants des esclaves enfuis qui se sont réfugiés tout au long, protégés par les conditions difficiles d'accès. Ils étaient les "noirs marrons", pas en raison de leur couleur de peau, mais en référence au mot espagnol américain : cimarrón qui siginifie "réfugié dans un fourré" et par extension, esclave enfui. Aujourd'hui, on dit plutôt les "bushinengué" (merci à Carol pour son concours !).
Ils ont aussi gardé leurs traditions, leurs coutumes, ici les lois de la république passent après celles du Gran Man ou du Capitaine du village.

Nous voici donc arrivés au carbet d'Harold.

harold4

harold3

Repas du soir (acoupa frit et HV), préparatifs du lendemain, toilette et tout le monde au lit !

harold2

harold11

Une chauve-souris a élu domicile sous le lit de Virginie qui s'inquiète.
Tout étant éteint dans le carbet, je décide d'allumer ma lampe frontale pour bouquiner un peu avant le sommeil du juste ! 37 secondes plus tard, je l'éteins, presqu'aveuglé par la nuée d'insectes venue lire avec moi !!! Insectes qui seront d'ailleurs consciencieusement avalés par la chauve-souris pendant la nuit, nous frôlant sans cesse sans jamais nous toucher... Chapeau la chauve !!!
Réveil, ptit dèj. Knackis et omelette, je regarde ailleurs et avale d'un trait mon nescafé brésilien (3 fois moins cher que l'officiel, aussi mauvais !).

A suivre...

20 avril 2006

Emotions...

La pêche au crapaud en France équinoxiale - Avril 2006

maroni_001

Collection privée - Tous droits réservés - Tillou ltd.

19 avril 2006

Spirituelle soirée !

Ce soir, c'était repas de gala à la maison. Courses à Cora, marché, nettoyage à fond de la terrasse, du salon, et de l'itinéraire qui mène vers les toilettes. Pas le temps de faire le reste, on fermera les portes. L'organisation du repas est digne d'un lancement d'Ariane (sauf que là, pas question de report, c'est du sans filet chez nous !).
- H-24 : répartition des tâches, je m'en tire plutôt bien avec la recherche du vin et la fourniture du pain, Lucille qui n'a pas trouvé d'excuses valables à moins de chance : nettoyage de la salle de bain !
- H-12 : Il est 8H00 du mat, je m'éclipse discrètement pour éviter un prévisible changement de programme. Je suis obligé de rentrer vers 13H00.
- H-7 : Il est 13H00 ! Vision surréaliste de mon beau petit père en train de balayer la terrasse en slip... Le vent rapporte la poussière au fur et à mesure, ça va être une longue journée...
Belle petite maman prépare le repas pendant ce temps, pas de soucis de ce coté, je tente d'approcher la bouteille de Picon, Virginie arrive...
- H-6H30 : Le plan de table est à refaire, notre invité vient avec quelqu'un de plus. Il avait fallu presque 2H00 pour mettre au point le précédent, plus le temps. Virginie prend les choses en main et décide, je suis fier de ma femme dans ces moments là.
- H-6 : Fin du mini repas, reprise du nettoyage et de la préparation des plats. Vision surréaliste de mon beau petit père en slip ratissant le jardin, je craque et m'endors dans le hamac.
- H-5 : Mon dieu, déjà !
- H-4 : Pris d'une crise de courage, je décide de réparer le robinet de la salle de bain. Pourquoi, mon dieu, pourquoi ? Il fuyait depuis 15 jours et aurait encore tenu un peu...
- H-3H45 : La situation est grave. Le robinet est complètement foutu et l'eau gicle de partout. Pas de robinet d'arrêt dans cette f....e maison.
- H-3H30 : Je dois prendre une décision : Je coupe l'arrivée d'eau dans le jardin et je file essayer de trouver un robinet ou une pièce permettant une réparation aussi rapide qu'efficace.
- H-2 : Je reviens bredouille, modèle ne se fait plus depuis...trop longtemps.
- H-1h45 : Un vent de panique flotte dans la maison. Pris d'une idée aussi subite que géniale, je coupe l'arrivée d'eau chaude au niveau du chauffe-eau, récupère le robinet valide et remplace le défaillant. Vision surréaliste de mon petit beau père en slip demandant pourquoi il n'y a pas d'eau dans la douche...
-H-1H30 : Nous nous douchons à l'eau froide, mais le robinet ne nous asperge plus.
- H-1 : Nous sommes à nouveau dans les temps. Lavage de la terrasse, de la cuisine. Attachage du chien, pomponnage et parfumage, nous sommes en pleine forme... L'eau froide sans doute. On ne salit plus, dans le doute, Arthur ira pisser dehors.
- H-10mn : Nous allons au point de rencontre récupérer nos invités (devant la mairie de Montjoly)
- Heure H : Tout est en ordre ! Apéritif parfait, repas parfait, soirée super et nos invités géniaux.

Mais au fait qui était notre invité de marque ?

Monseigneur Laffont, évêque de Guyane s'il vous plaît (et Djamel, invité surprise), dont mes petits beaux parents connaissent bien la famille en Charentes !!! ... Et oui, ça ne s'invente pas !!!

18 avril 2006

Nos Pâques !

Voilà, finalement nous avons préféré la formule dite "extérieure".

paques1

Bon d'accord, faut faire fissa, mais c'est quand même plus facile, surtout quand il faut assister à la métamorphose d'un Petit Père en cloche oeuf géant(pas de commentaires SVP). J'aime bien la photo où Virginie est effondrée... Et oui Virginie, on choisit pas, c'est comme çaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa, la la la la (sur un air des Rita Mitsouko of course) et comme on dit ici : Chien pa ka fé chat (pas fini d'en baver moi...).

Publicité
17 avril 2006

Brèves de bréves de G...

de_fun_s
La ressemblance avec un acteur comique malheureusement décédé est troublante non ?

piranha
Pêche aux piranha de nuit à Kaw. Pas si voraces que veut bien le dire la légende mais ne pas y mettre les doigts !

13 avril 2006

Une fièvre qui tue plus que la dengue...

Il y a beaucoup d'or en Guyane, pourquoi ne pas tenter notre chance ?

pepite

On trouve assez facilement des paillettes d'or dans les criques et rivières de Guyane. Malheureusement, pas assez pour faire fortune, mais c'est amusant. Enfin un petit peu car c'est le cassage de dos garanti assez rapidement (et oui, même pour les jeunes).
Au moins nous n'utilisons pas de mercure !
Au fait, savez vous que l'une des façons d'extraire de l'or est le passage d'eau et de terre sur des "moquettes" aux poils de plus en plus fins ; avant les derniers "tapis" étaient souvent des peaux de moutons d'où la légende de... La toison d'or.

12 avril 2006

Joli non ?

A l'auberge du Galion, un invité de marque...

perroquet

12 avril 2006

Vous ne rêvez pas...

... C'est bien Virginie qui va se lancer dans cette périlleuse traversée...
tonnegrande

Balade en haut de la rivière des cascades, pas très loin de là où se déroule l'action du livre : Les amants de Tonnegrande.
En réalité le seul risque (réel) se sont les raies qui peuvent se trouver sous le sable et dont la piqure est assez douloureuse et parfois dangereuse.

10 avril 2006

La Guyane à besoin de vous tous

N'oubliez pas !
Et un article du Point, un ! On va peut-être finir par y arriver...
http://www.lepoint.fr/sciences/document.html?did=176724

9 avril 2006

Beaux petits parents, one more time.

The aventure continue pour petite-mère et petit-père (alias Terminapetitpèrator, brrrrrrrrrrr...).Je vais vous la faire brève car Virginie doit (la fainéante celle là !) vous en faire une description détaillée sous peu.

Les courses :

L'année dernière, y'avait pas l'hyper, alors c'était Sofrigu. Mais maintenant, c'est Venise !
Timing serré :
- Dépot des anciens à 8H00 devant l'hyper.Ouverture de l'hyper : 8H30 - Concentration...
- 8H3O : Casaque rayée, toque blanche, Petit-père passe la ligne droite des caisses en tête suivi de près par Petite-Mère, casaque vichy, toque toque, qui en bonne coéquipière doit retarder les poursuivants.
- 8H32'47'' : Battant de 2/10èmes sont précédent record, Petit-Père arrive devant le point chaud et commande le petit déjeûner...
- 8H32'49'' : Petite-Mère se précipite pour réserver une table
- 8H39'12'' : Attaque du croissant, trempage du sachet de thé, la journée s'annonce plutôt bien.

C'est pas à Sofrigu qu'on aurait pu faire ça !!!

Après le 3ème thé/croissant, les choses sérieuses commencent.

- 9H35 : Attaque des courses non périssables. La liste en main, la chose semble facile, aisance des champions.
- 10H46 : Force est de reconnaître que les choses s'annoncent mal. Petite-Mère à perdu un peu de temps dans l'allée des papiers Q et essuie-tout et Petit-Père n'a pas rayé un ou deux produits.
- 10H52 : Premier passage en caisse, il a fallu renoncer aux maquereaux à la moutarde pour tenir le timing. C'est dur, c'est beau, c'est Le Sport.
- 11H00 : Dépot des "non périssables" dans le coffre du 4X4. L'alarme se met en route. Qu'elle m...e ces alarmes, comment ça s'arrête... M....e, Fait c...r !
- 11HO3 : Prise des glacières et dépot dans le caddy. L'alarme se remet en route. Qu'elle m...e ces alarmes, comment ça s'arrête... M....e, Fait c...r !
- 11HO5 : Les gens commencent à s'attrouper... Le vigile enlève la muselière du chien, Petit-père trouve l'arrêt de l'alarme. Pfouuuuuu... C'est pas passé loin.
Plus que 55 minutes avant le départ, ça va être chaud pour les produits frais (ça, c'est du San Antonio !)
- 11H54, je retrouve mes petits beaux-parents devant le stand charcuterie. "C'est bon, on y va ?" je demande, perfide...
- 12H14 : La caissière appelle l'accueil et demande 2 temesta. On ne la verra plus de sitôt...
- 12H28 : Départ précipité, course effrénée sur le parking pour rejoindre le véhicule avant la fonte totale de la glace aux cacahuettes.
- 12H37 : Départ, nos héros soufflent un peu, fatigués, le plus dur reste à faire... VERIFIER LA LISTE !!!

Viviement jeudi prochain..........

9 avril 2006

De retour

Un peu faiblard le Tillou ces derniers temps... Mais il se passe pas mal de choses et je vous en réserve la primeur... Dans quelques temps, patience, patience !

Je voulais vous parler des ramboutans, alors c'est partiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Les ramboutans, c'est un drôle de fruit chevelu qui envahit la Guyane à cette période de l'année.

ramboutan_large

nephelium_ramboutan

En fait, c'est un fruit de la même famille que les litchis, moi je trouve que le goût n'est pas aussi fin mais bon...
C'est vrai que l'intérieur ressemble beaucoup, même chair, même gros noyau.
C'est la première culture fruitière de Guyane, et c'est un laotien qui a introduit l'espèce dans les années 1980.

En ce moment, on en trouve partout, on en mange partout. 1 euro le KG, c'est donné pour le pays, et le marché de Cayenne se retrouve très vite jonché d'une épaisse couche de pelures.

ceuillette1

4 avril 2006

Si vous pensez que cette cause est juste...

CambiorGuyaneFran_aise.pps

...Faites suivre ce message, ce combat en vaut la peine !

"En Guyane Française, des citoyens et de nombreuses associations de protection de l'Environnement

s'opposent au projet d'une multinationale canadienne

qui envisage l'implantation d'une mine d'or primaire, à ciel ouvert, sur la montagne de Kaw, à haute biodiversité (ZNIEFF).

Prenez, s'il vous plait, quelques instants pour en savoir plus sur ce projet pharaonique et sans intérêt économique pour la Guyane mais susceptible d'engendrer de graves problèmes sanitaires

Nous vous exposons brièvement ce problème sur le diaporama en fichier joint (Power point). Une pétition fait suite à ce diaporama.

http://www.collectifor.ouvaton.org/

Ce courrier est à diffuser sans modération autour de vous !
Merci d'avance de votre soutien !
Le collectif "Quel orpaillage pour la Guyane?"

3 avril 2006

Bonne nouvelle quand même

Bien fait...

Dendrobates
dendrobate

Une bande de trafiquants démantelée, voilà de quoi nous réjouir ! Les dendrobates, ce sont de petites grenouilles superbes, très toxiques (on ne leur connait qu'un seul prédateur : nous !) que l'on trouve de moins en moins, et pour cause.
Les amoureux de la nature peuvent encore en voir près de Cayenne, entre autre au sentier de la mirande. Les couleurs varient d'un site à l'autre, et elles peuvent valoir des fortunes... Dommage.

3 avril 2006

Dur, dur ce soir...

Le bateau ivre

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes !  Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré !  Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
                                                

epave

Publicité
Publicité